Editeur : Phototypie Marcel Delboy, Bordeaux
Date : 03 mars 1925 (date de la Poste)
La photographie nous montre une vue de dos de Denfert-Rochereau qui situe la statue dans l’axe de l’avenue Gambetta, bordée à gauche par les arbres des allées et à droite par ses immeubles de la fin du 19ème siècle. L’angle de prise de vue fait apparaître le bâtiment de l’octroi sur la gauche du socle de la statue, alors qu’il se trouve en réalité à droite de celle-ci.
La statue, œuvre de Jean-Baptiste BAUJAULT (1828-1899), sculpteur né et mort à La Crèche (Deux-Sèvres) est en bronze sur un socle pyramidal en pierre grise, ornée dans sa partie haute de meurtrières et de mâchicoulis.
Sur la plage du socle, un lion en marbre vert pose sa patte sur un obus. Denfert-Rochereau tient de la main droite une épée levée vers le ciel. De la main gauche il tient une lettre sur laquelle est gravé le mot TRESKOW en référence à la lettre de ce général prussien à laquelle Denfert répondit par la résistance de Belfort à l’occupant.
La statue a coûté 29 000 francs. Sur le piédestal, à l’arrière, on lit : érigé par souscription nationale en 1879 / Carrières de Gaudin à Bécon / Bouneault frères à Niort / H. MOLZ fondeur à Paris.
Elle a été inaugurée le 16 mai 1880 par M. Sadi-Carnot, futur président de la République, mais qui était alors sous-secrétaire aux Travaux publics, en présence de M. de la Bruyère, représentant le président de la République ; du colonel Riu, représentant le président de la Chambre ; du général Blot, chef d’état-major au ministère de la Guerre, représentant le général Farre ; M. Tribert, sénateur des Deux-Sèvres ; M. Antonin Proust, député de la circonscription ; M. Delaporte et M. Giraud, députés du département ; le général de Galliffet, accompagné par le général Barrabé, commandant du Génie du 9ème corps et plusieurs officiers d’état-major, ainsi que M. Barrême, préfet des Deux-Sèvres ; M. Granet, préfet de la Haute-Vienne ; le secrétaire général du département ; M. Léo Aymé, conseiller à la cour d’appel de Poitiers et conseiller général.
M. Sadi Carnot a été reçu par M. Goguet, maire de Saint-Maixent, et par les adjoints. La veuve du colonel, ainsi que ses deux enfants étaient aussi présents à la tribune officielle.1
C’est à cette occasion que le général de Galliffet a annoncé que le ministre de la Guerre accordait à la ville de Saint-Maixent une école de sous-officiers.
La fête dura plusieurs jours et la presse de l’époque2 relata largement l’événement. Selon le Gaulois3, elle fût boudée par une partie de la population en raison des convictions religieuses et politiques de Denfert-Rochereau, mais elle connut un grand enthousiasme populaire.
[1] Le Petit Journal – 18 mai 1880 – Numéro 6353
[2] Cgw79.free.fr/blog79/?p=505, en ligne, page consultée le 6 février 2017
[3] Le Gaulois – 16 mai 1880 – Numéro 246